Portraits

Portraits

Mes tableaux tendent à exister plutôt qu’à paraître. Ils sont ma peur et mon audace. Ils sont mon amour pour la vie et ma crainte de mourir à chaque fois que j’aime. Ils gardent en eux la souffrance de l’homme et du monde. Ce sont mes démons et mes complices.

Le cri de l’artiste est semblable au cri du nouveau-né lors de la rupture du cordon ombilical.

Les portraits, qu’ils soient imaginaires ou pas, possèdent les profondeurs de l’être et nous renvoient à une palette d’impressions fortes. Ce qui est merveilleux c’est que le point de vue de chacun est très précis et spécifique mais en même temps totalement énigmatique car différents; comme s’ils possédaient une personnalité propre.

Ils ont l’effet d’un leurre pour nous attirer mais sans rien imposer, il n’y a rien à saisir, ça nous glisse entre les doigts. Ce qui a pour effet de nous forcer à faire le chemin inverse et d’investiguer à l’intérieur de nous-même pour connecter avec un ressenti difficile à expliquer.

J’ai l’âme d’un vieil homme qui a le cœur au bord du monde. Ma peinture est une manière de répondre à ce vide par un cri. C’est une façon de gueuler à tous la vie et la mort de chacun.

Quelques fois des gens tristes naissent de mes roulements d’humeur. Cet homme malheureux qui apparaît sur la scène de mon théâtre intime n’est pas surprenant. Il y en a d’autres qui rêvent. Plusieurs sourient et se présentent fièrement à nous. Certains sont mal-à-l’aise d’apparaître tels qu’ils sont. Tous sont complexes. La vie donne énormément de matériaux pour composer sereinement avec notre intériorité. N’avons nous pas tout un tas d’acteurs voulant prendre le projecteur dans les pièces qui se jouent en nous ?

Auto portrait, acrylique sur toile, 28x20po, 2012
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Video : La chaise libre

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Ces dessins au pastel sec sont apparus au jour le jour du premier mois de réclusion forcé imposé par la COVID. Ils existent à l’endos des pages du premier jet de mon manuscrit qui donna naissance à mon roman « LE BÂTISSEUR D’ÉPAVES »

Souvent espiègles, ces petits êtres souriants impriment leur image avec des mines joyeuses, avenantes. D’autres fois, puisant dans les décombres de mes propres blessures, ces personnages émergent en êtres torturés, mélancolique, blessés par la vie. Donnant toujours priorité à l’inconscient, je peins surtout des visages de personnes n’existant pas dans la réalité.