Notes biographiques
Robert Deschênes est né à Montréal en 1950. Artiste pluridisciplinaire, il n’a eu de cesse de s’interroger sur l’art, ses techniques, ses styles, ses langages. Par l’installation, la performance et surtout la peinture, il transpose ses émotions et sa vision de la vie sur la toile, le papier, le carton, le verre, la carrosserie des voitures, les murs de briques, les corps humains, quoi d’autre encore.
Peintre avant tout, alchimiste des ambiances, il crée des paysages, abstraits ou figuratifs, empreints d’automatismes, de gestualité, de lyrisme. Ses compositions suscitent souvent des impressions de légèreté et de fluidité ; elles nourrissent le rêveur. À l’opposé, certains de ses tableaux canalisent la fougue de l’artiste dans un étalement de couleurs flamboyantes, de giclures et de clairs-obscurs. Chaque œuvre, portrait, paysage ou abstraction, trahit un vécu artistique intense, sans compromis, d’un peintre dont la production s’étale sur des décennies sans jamais faiblir.
Scénographies et murales
Dès les années 1970, à titre de scénographe, Robert Deschênes, alors assistant de Michael Hagen, réalise pour l’Opéra de Québec les décors de Madame Butterfly, de Seraglio et de La Flûte enchantée. Pour Les Grands Ballets Canadiens, il dirige la scénographie de Cantique des Cantiques. Plus tard, il réalise des décors pour la télévision de Radio-Canada de même que pour le Théâtre du Rideau Vert. En 1984, il entame une collaboration avec la compagnie de théâtre expérimental Carbone 14 ; il y crée des scénographies audacieuses — fresques, peintures et installations scéniques — pour quatre productions, dont Le Rail et Titanic. En 1986, dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture, il produit un triptyque mural pour le Collège Vanier intitulé Cartésien de même qu’Anamorphose d’éléphants pour l’école Sainte-Germaine, à Montréal. À la même époque, en France cette fois, Robert crée des murales à Créteil et à Graçay.
Peinture en direct, cycle pachyderme et performances sur quatre roues
Durant la longue période qui suivra, de 1980 à 2015, Robert Deschênes prend part à de nombreuses performances à New-York, Toronto, Paris (où il vit de 1985 à 1989), Créteil et Montréal, pour ne nommer que ces villes. Il participe à une centaine d’événements de Peinture en direct, une activité phare de la culture alternative popularisée dans les années 1980 au bar Les Foufounes Électriques. Il performe sur scène en compagnie de Jacques Higelin à Calvi, en Corse. Au Cirque d’hiver, à Paris, il crée, avec l’artiste français Diabolo, une performance en hommage à l’humoriste Coluche. Toujours sur scène, il accompagne à plusieurs reprises le mime Marcel Marceau et l’humoriste Charli Encor.
Dans le domaine de la peinture, Robert produit sa série Charges d’éléphants. Plus d’une centaine de toiles ! Le pachyderme deviendra l’unique objet de plusieurs expositions solo présentées à Montréal, Paris et Toulouse. Parallèlement, l’artistes’engage dans la performance de peintures sur voitures devant public. Il crée à Montréal Océan démontable, une installation de plus de 100 voitures peintes. Suivra Car/casse, une performance-installation conçue pour la RATP au château Fontenay-les-Briis, en France. Il est l’invité des Jardins de Villandry, à Tours, pour une rétrospective de ses œuvres sur voitures. Deux de ses performances seront alors présentées sur les chaînes de télévision TV5 (1997) et TF1 (2001).
De l’impressionnisme au zenga
Depuis une vingtaine d’années, influencé par la culture japonaise de l’époque d’Edo, Robert Deschênes s’inspire principalement du zenga, un style calligraphique et pictural créé par les moines bouddhistes zen au 17e siècle. Ses nouveaux tableaux procèdent de la force du hasard, de l’énergie du vivant. Ils tracent dans l’urgence ce qui existe sans mot. MONTAGNES ET EAUX (sansui) (1992-2020), une série regroupant une centaine d’œuvres sur toile ou sur papier photographique, en est un exemple éloquent.